haïkus pour mon coloc et autres trous de beigne

haïku pour mon coloc préféré

là, sur le comptoir
le lait hétérogène
motons blancs, jus jaune

à la sortie des toilettes : 
comme dirait l'expert
celle-là était bien mieux dehors
qu'en dedans de moi

ménage planifié
après les exams, en atten
dant : odeur de swomp

pire qu'un bloc Lego
cheerios collé au plancher
aïe! mes pauvres pieds

le truc pour que Kev
te griffe pas, check : prends-la sous les -
ayoye sacrament!

pour les fans de Fall Out Boy :
number one with a bul
let, a loaded gun complex
croquette de poulet

7h5o

Nébuleuse, c'est à peine si je trébuche pas dans mes cernes quand j'émerge sur CDN. Il faut dire que les semelles de mes doc sont glissantes : je l'ai remarqué hier quand j'ai mordu les marches de la sortie du métro. J'ai les genoux bleus et ça craque quand je marche. C'est pas grave, mon mardi a flairé l'Halloween, il a revêti son costume de TGIF et je fraie tranquillement mon chemin à travers son oesophage, consciente qu'au bout des minutes il y a la gueule et sortie de la journée monstre, le lit, le chat, Toronto. Un concours de circonstances (50% burlesque 50% tragique) me tient réveillée depuis plus ou moins trois heures déjà. Dans le bus je baisse toujours mon son à fond parce que je veux pas importuner les gens avec la musique. C'est un mauvais deal parce que les écouteurs de Apple font trop mal pour ce que j'entends. Je m'ennuie de ceux bleus mous du Jean Coutu, autres victimes notoires de mes maudites bottes glissantes. J'éteins ma musique. J'aurais dû amener William Marx.

Étiquette de l'arachnide

L'idée de partager les toilettes du Belgo avec l'écosystème qui y vivait avant moi commence à faire son chemin dans mes méninges. La toilette du fond requiert une délicatesse et une certaine expertise dans l'ouverture de la porte ; un faux mouvement de l'auriculaire et la demoiselle qui a tissé sa halte-garderie là-haut perd l'équilibre. Je salue toute la famille d'un regard (la famille salue le moucheron derrière la toilette, sur la petite poubelle), sans un signe de la main. Le risque serait trop grand - la dernière chose dont une araignée bienséante comme celle-là a besoin, c'est de dégringoler, comble du malheur, jusque dans la tignasse décolorée d'une parfaite inconnue.

Fluide

L'attente
latente
l'a priori
largué au large
lorsque
l'on me dit que
l'écriture à laquelle
j'ai laissé allé
mes lobes est
fluide

tout d'un coup

je suis un sinueux
serpent d'eau
sentier sempiternel
aqueux ou les roches
lissssses glissent,
sont caressées
sans arrêt par
ma soulageante
fluidité


(Je ris mais sans blague ça m'a fait plaisir. J'ai presque hésité à lui filer mon texte pour la Confrérie entre deux .docx avec plein de chiffres dans le titre pour faire mentir Mégane et Nic (qui ont raison en passant))

Leçon sur les territoires forestiers

méditerrannéenne ?
medditéranéenne ?
méditéranénne ?
méditteranéenne ?
attends c'est peut-être avec juste un n à la fin -
ça prend tu une majuscule ?
pourquoi ça prend pas de majuscule ?

méditerranéenne
méditerranéenn
méditerranéen
méditerranée
méditerrané
méditerran
méditerra
méditerr
méditer
médite
médit
médi
méd
médo
médod
médodo
édodo
dodo
dodod
dododo
dododod
dodododo
dodododododododododododododododo

21hoo

Saint-Kevin n'a pas bougé de toute la journée ; même le chat, qui a élu domicile sur le tissu de mon costume d'Halloween depuis que je l'ai acheté, semble statique, le museau dans les crânes en voile.

La dudite Saintekev jase pas mal ces jours-ci. Ça tombe bien, moi aussi, j'ai de la conversation. Elle vient se coucher comme quand elle était petite, dans le trou entre les deux coussins du sofa gris, qu'on a réadopté en même temps elle et moi. On roucoule un moment puis elle s'endort et je lis William Marx, bien calée dans le divan pas de fond avec mon armada de ti-post-its à côté de moi sur la table de salon brune. Mise en scène déjà vue dans un sous-sol aux murs verts badigeonnés de bêtises. Il ne manquerait rien que des vapeurs de Pabst/Sleeman/Bud (ça alternait) dans l'air pour que je sois transcendée.

(© Tous droits réservés, Juliette Périers-Denis 2013)

Bourdieu minimaliste et le monstre du mercredi
Hier au cinquième étage du Belgo il y avait deux monstres qui m'attendaient à la sortie de l'ascenseur (inutile de dire que j'ai hésité à redescendre jusqu'au rez-de-chaussée pour monter à pieds et les éviter). J'ai essayé de représenter le plus petit ici via un collage un peu poche - c'est assez réussi, sauf que l'original avait une robe à pois, la peau blafarde, la tête moins grosse. À l'heure où j'ai repris l'ascenseur, les deux monstres du mercredi avaient regagné leur tanière. Le seul souvenir qu'il m'en reste estdonc confiné dans ce cahier de notes, entre la théorie des champs de Bourdieu et... la théorie des champs de Bourdieu.
Demain j'ai
(devinez quoi)
un examen sur
la
théorie
des
champs
de
Bourdieu
therefore
pour faire une belle rime
adieu

« Semaine d'examens » (micronouvelle)

Tout d'un coup il me semble que c'est exactement le bon moment pour remettre de l'ordre dans ma vie sexuelle et ma liste de priorités. 

(© Juliette Périers-Denis, 2012 ; 134 caractères) 

En attendant que j'aie un peu de temps pour écrire ce que je veux écrire, have this.

Remerciements exclusifs à Pascal Vautour, à la fois la première et seule personne à rire de ce dessin qui est accroché sur un mur chez moi et aussi la première et seule personne à aimer le partage de mon tout premier article de blog sur Facebook. Pascal aime le hummus et la pizza hummus-olives-fromage. Il a les yeux globuleux comme ses poissons qu'il aime tant. Pascal a toujours raison (tout le monde finit par l'apprendre - certains comme moi à leurs dépens!). Pascal ne verra jamais cette dédicace (c'est 98,7% sur). Bonne nuit, Pascal !

(Kübler-Ross revu par Juliette en 2010-11)

Allegro con moltcasserayeule

Pour diffusion immédiate

COMMUNIQUÉ

INSÉRER TITRE ACCROCHEUR

Montréal, presque le jour de l'exam à Ugo - Après s'être dit toute la journée qu'il faudrait qu'elle le fasse (voulant poursuivre entre autres dans un domaine où l'illustre miss lune a préalablement posé les jalons), Juliette prend finalement la décision de créer un blogspot afin de relater les choses qu'elle n'écrit pas dans un journal intime (c'est pus à mode).

Deux facteurs ont influencé cette décision : premièrement, l'anticipation de la journée de demain (exo boulot boulot solibo dodo) qui pèse lourd sur les tempes et pas assez sur les paupières ; deuxièmement, le voisin d'en-dessous qui, de toute évidence, ne connaît pas l'écouteur*. Couchée depuis au moins une heure et demie, la chevelue n'a eu d'autre choix que de se ressortir son portable et de se rendre compte qu'elle avait déjà un compte sur blogspot !

Décision étrange que d'encore vouloir écrire, puisque elle a passé la journée le nez dans la structure de l'info-lettre et du communiqué de presse (ça paraît même pas) pour un premier shift de stage en haut du Belgo, là où ça sent bon la peinture blanche et où les planchers craquent beaucoup comme dans les vrais studios de danse (la seule référence ici étant celui à Calgary où elle a aussi pris des cours de poterie étant enfant). 

Force est de constater que ni le style journalistique, ni la technique de la pyramide inversée ne sont d'ores et déjà maîtrisées. De plus amples renseignements à venir peut-être à partir de la semaine prochaine, avant son départ annoncé pour un bref séjour à Toronto.

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*D'où le titre de l'article ainsi que les nombreux accès de frustration le dimanche soir à 1:30 AM qui font mordre les joues pour pas descendre lui dire : « Tant qu'à me réveiller à c't'heure-là, s'il-te-plaît joue moi au moins des berceuses. » 

Pour plus d'information : 

Juliette 

http://isingofolafgladandbig.tumblr.com (inutile)

Twitter : @hahalifesuxx (doublement inutile)

Instagram : @julesperiers